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Turquie: le gouvernement prépare un "plan d'action" pour les mines

Le gouvernement islamo-conservateur turc va annoncer cette semaine un "plan d'action" pour renforcer la sécurité dans les mines du pays après la catastrophe qui a coûté la vie à 301 mineurs à Soma (ouest), a rapporté lundi la presse proche du régime.

Par ailleurs, deux autres responsables de la mine exploitée par la compagnie Soma Kömür Isletmeleri ont été placés en détention provisoire, portant à cinq le nombre de personnes écrouées depuis dimanche, a indiqué l'agence de presse Dogan.

Selon les informations publiées par le quotidien Sabah, Ankara doit en premier lieu rapidement ratifier la convention internationale sur la sécurité et la santé dans les mines de l'Organisation internationale du travail (OIT), entrée en vigueur en 1998 chez les pays signataires, a précisé le quotidien Sabah.

Le gouvernement prévoit en outre de renforcer son contrôle sur la sécurité dans les mines, notamment en améliorant la coordination des différentes autorités compétentes en la matière, a ajouté le journal.

Selon les statistiques de l'OIT, la Turquie affichait en 2012 le taux de mortalité sur les lieux de travail le plus élevé d’Europe et se classait au troisième rang mondial. De 2002 à 2012, plus de 1.000 mineurs turcs ont perdu la vie, selon ces chiffres.

Depuis l'explosion survenue mardi dans la mine de Soma, de nombreuses voix ont pointé du doigt de nombreuses négligences dans sa sécurité.

Vingt-cinq responsables de la mine ont été interpellés dimanche sur ordre du procureur pour être interrogés par la police.

Les cinq personnes déjà inculpées d'homicide involontaire et écrouées dimanche sont son directeur de l'exploitation Akin Celik, ainsi que deux ingénieurs et deux superviseurs, a affirmé l'agence Dogan, précisant que d'autres salariés de la mine devaient être présentés lundi devant la justice.

Le procureur de Soma Bekir Sahiner a exclu dimanche devant la presse qu'un défaut dans le système électrique avait été à l'origine de l'incendie qui a ravagé la mine, comme le suggéraient les premiers témoignages, et a privilégié l'hypothèse d'une "combustion de charbon entré en contact avec l'air".

Les opérations de sauvetage et de récupération des corps des victimes ont été interrompues samedi, après quatre jours d'efforts.

Cette catastrophe minière, la plus meurtrière de l'histoire turque, a soulevé une vague de colère populaire en Turquie contre le régime islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé de négligence.

Depuis plusieurs jours, des manifestations sont réprimées par la police dans les grandes villes du pays. Un nouveau rassemblement est prévu lundi après-midi à Ankara.