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LE COMMERCE EXTÉRIEUR PAR PAYS EN 2002

Le commerce extérieur béninois est en expansion constante depuis 1990 en terme de valeur des échanges (à l'exception de l'année 2000). 


L'année 2002 se caractérise par une tendance à la hausse des exportations, stimulées par une bonne campagne coton 2001/02 et la poursuite de la croissance des importations, la balance commerciale restant structurellement déficitaire. 

De fait, le Bénin apparaît essentiellement comme un marché de transit où les marchandises importées sont réexportées en majorité, dont une bonne partie de manière informelle, vers les pays de la sous-région.

NB: les résultats présentés proviennent d'organismes publics béninois et différent sensiblement de ceux des douanes françaises (chiffres supérieurs, une partie de nos exportations n'étant pas dédouanées formellement au Bénin ...) et du FMI.

 

1  UNE BALANCE COMMERCIALE STRUCTURELLEMENT DÉFICITAIRE : 

Abritant le plus grand marché d'Afrique de l'Ouest (Dantokpa à Cotonou), le Bénin est un véritable carrefour commercial pour l'ensemble des pays de la sous-région (Togo, Niger, Burkina Faso et Nigéria) et son économie se caractérise par le poids du secteur tertiaire, qui entre en compte pour plus de 50% dans son PIB, alors que le secondaire n'en représente que 14%. 

On estime d'ailleurs qu'une grande partie des importations béninoises (entre 60 et 70%) sont ré-exportées, le plus souvent de façon informelle, vers le Nigéria, et notamment le pays Yoruba (région de Lagos). 

Ainsi, la masse des échanges bilatéraux (principalement informelles) ne cesse d'augmenter. 

En 2002, les échanges du Bénin se sont élevés à 1,08 Md €, soit une poursuite dans les mêmes proportions de l'augmentation de 11% constatée en 2001. 

Cependant, la faiblesse du tissu industriel, le peu de produits d'exportation à valeur ajoutée, et l'importance des réexportations informelles entraînent un déficit chronique de la balance commerciale béninoise.

Les exportations se sont ainsi élevées à 255 M € tandis que les importations atteignaient 761 M €, d'où une balance négative à hauteur de 506 M € par rapport à 463 M€ l'exercice précédent. 

A l'évidence, il est nécessaire de distinguer les importations destinées à la seule consommation locale de celles directement réexportées vers la sous-région. 

De fait, dans certains secteurs de l'économie, tel que celui des véhicules d'occasion par exemple, la part des véhicules en transit est largement supérieure à celle des immatriculations locales, soit environ 85% d'engins réexportés contre à peine 15% pour le marché intérieur.

 

2  LES PRINCIPAUX PARTENAIRES COMMERCIAUX DU BÉNIN :

Les meilleurs clients du Bénin sont les fabricants de textile fortement importateurs de coton égrené : l'Inde (44 M €), l'Indonésie (26 M €), la Chine (17 M €) , le Pakistan (14 M€) et la Thaïlande (14 M €). 

A part le Nigeria (38 M€), le Ghana (14 M€), et le Niger (5 M€), les pays africains ne représentent qu'une part marginale dans le commerce extérieur du Bénin. 

Nous notons toutefois l'amélioration du commerce formel avec le Nigeria qui était de 11 M€ en 2001 et qui a connu aune augmentation sans précédent en raison de l'augmentation incessante des contrôles à la frontière sous la pression du voisin nigerian. 

La France, qui se situe au septième rang des clients avec 7,5 M €, demeure toutefois l'un des tout premiers investisseurs dans le pays, l'implantation de SCB Lafarge, qui a nécessité un investissement de plus de 21 M € entre 1999 et 2001, en étant l'exemple le plus significatif. 

En outre, les opérateurs français majeurs du pays réalisent annuellement des investissements d'envergure, à l'image de Bolloré ou de Castel.

Ainsi, les ventes du Bénin s'effectuent à plus de 50% dans les pays asiatiques, les pays de l'Union Européenne représentant entre 12 et 15 % des débouchés. 

Les pays africains arrivent en troisième position avec une part légèrement inférieure à celle des pays européens.

Les principaux fournisseurs de l'Ex-dahomey sont la France (24% de parts de marché avec 183 M €), la Chine (48 M €) arrivant second, Ghana et RCI étant à égalité avec 42 M€, le Togo voyant sa part diminuer faiblement à 38 M€, et le Nigeria (32,6 M €) se classant huitième fournisseur derrière le Royaume-Uni et les Pays-Bas. 

Les autres pays occidentaux n'ayant qu'un poids marginal dans les achats du Bénin.

Les achats de la République du Bénin se font donc à plus de 35% dans les pays de l'Union Européenne, notamment grâce au poids de la France (plus de 70% du total de l'U.E.). 

Le continent africain est le deuxième fournisseur avec près de 20% de parts de marché, l'Asie arrivant troisième avec environ 10% du total.

 

3 CONCLUSION :

La balance commerciale s'aggrave mais les dégâts sont limités grâce une augmentation de 25% des exportations, stimulées par une excellente campagne cotonnière et de bons niveau de production de karité et de cajou en 2001/02.

Parallèlement, la part de marché des exportations françaises au Bénin devrait croître au cours des deux prochaines années (2003/2004) du fait de la dénationalisation d'entreprises majeures, annoncée par les autorités, dans les secteurs des télécommunications, de l'égrenage de coton, de l'eau et de l'électricité qui engendreront des investissements importants (achats d'équipements) des nouveaux repreneurs privés.

Le commerce extérieur béninois reste toutefois dépendant de l'évolution de l'économie du Nigeria qui est aujourd'hui, en globalisant les flux formels et informels, de loin le premier partenaire commercial du Bénin.