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LE COMMERCE EXTÉRIEUR PAR PRODUITS EN 2003

1 CADRAGE GÉNÉRAL :

L'enclavement du Burkina Faso et sa participation à la zone franc déterminent la structure et l'orientation de son commerce extérieur. 

En effet ce pays est caractérisé par un taux d'ouverture estimé à 26,7% en 2004 (29,5% en 2000, 27,5% en 2001, 26,1% en 2002 et 27,2 en 2003) selon les services de statistiques de la commission de l'UEMOA . 

Le solde commercial est structurellement déficitaire, il est estimé à 224,3 Mds FCFA en 2004 contre 248,8 en 2003 (222,2 en 2000). 

Le taux de couverture des importations est, quant à lui, en augmentation sur les cinq dernières années passant de 39,7% en 2000 à 50,5% en 2004.

Ces traits généraux du commerce extérieur burkinabé s'observent également lorsque l'analyse est menée sur neuf mois, de janvier à septembre 2003. 

Selon les données fournies par l'INSD le déficit commercial, sur les neuf premiers mois de 2003 atteignait environ 182,9 Mds FCFA soit 278,9 millions d'euros. 

Ce déficit est en net repli par rapport au niveau de 2001 à la même période, qui était de 191,9 Mds FCFA, il est dû à une baisse des importations -13,8 Mds FCFA, plus importante que celle des exportations -4,8Mds .
 

Caractéristiques générales du commerce extérieur du Burkina Faso,
de 2000 à 2004.
Années Balance commerciale fob en Mds FCFA Taux de couverture des importations en% Taux d'ouverture par rapport au PIB nominal en %
2000 -222,2 39,7 29,5
2001 -209,5 43,9 27,5
2002 -210,9 44,7 26,1
2003 -248,8 43,2 27,2
2004 -224,3 50,5 26,7

Source : Commission de l’UEMOA

De septembre 2000 à septembre 2003, le taux de couverture des importations augmente de 33% à 36% bien que les importations progressent de 18% (241,7 Mds FCFA en 2000 à 285,7 en 2003) . 

Pays agricole et dépourvu de ressources naturelles énergétiques, le commerce extérieur du Burkina Faso reste tributaire de ces traits structurels.

 

2  LES PRINCIPAUX SOLDES COMMERCIAUX :

Le déficit du commerce extérieur du Burkina Faso a augmenté de 23% (148,5 Mds FCFA à 182,9 Mds). 

Les principaux postes d'échanges déficitaires sont les produits énergétiques 50 Mds FCFA, les véhicules terrestres 30 Mds FCFA, les machines mécaniques et électriques 45 Mds FCFA et le secteur des médicaments 16 Mds FCFA. 

Le déficit commercial des céréales semble structurel passant de 14 Mds FCFA en septembre 2003 à 9Mds en septembre 2000. 

Le dynamisme du secteur du bâtiment (Terres et pierres; plâtres, chaux et ciments) crée un besoin d'importation qui alourdit le solde commercial dans le secteur. 

Ce secteur progresse de 27%, de 8,8 à 11 Mds FCFA.

Les secteurs excédentaires sont en phase avec les avantages comparatifs du pays notamment dans le domaine agricole et dans l'élevage. 

Le coton est le principal produit d'exportation du pays pour un excédent commercial de 75 Mds FCFA en septembre 2003 alors qu'il était de 63 en 2000 pour la même période, soit une progression de 18% et ce malgré la chute des prix internationaux de coton . 

Les graines et fruits oléagineux; les semences et les fruits divers présentent un solde commercial en doublement de 4,8 Mds FCFA en septembre 2003 contre 2,3 Mds en 2000.

Les échanges d'animaux vivants ont fortement décru passant de 5,5 Mds FCFA en septembre 2000 à 1,9 Mds 2003 pour la même période.

 

3 LES PRINCIPALES EXPORTATIONS :

En septembre 2003 les exportations du Burkina Faso ont augmenté de 10,3% passant de 93,2 Mds FCFA en 2000 à 102,8 Mds FCFA en 2003. 

La progression est en partie due à la celle des recettes des principaux produits exportés. La valeur des exportations de coton progresse de 19,1%, celle des graines et fruits oléagineux double +101,2%, tout comme celle des fruits comestibles +110,1%, les ventes extérieures de tabac quadruplent +444% ainsi que celles des huiles végétales +237,9%. 

L'économie du Burkina Faso repose principalement sur le secteur primaire qui, selon le rapport pays de l'OCDE, a contribué pour 38% au PIB en 2002. 

Cette importance du secteur primaire se retrouve dans la structure des exportations du pays avec une prépondérance des produits agricoles et de l'élevage.

Le coton est le produit principal d'exportation représentant 74% des recettes d'exportation sur les 9 premiers mois en 2003 contre 68,5% en 2000. 

Cette forte dépendance à la culture cotonnière expose le pays aux fluctuations des prix internationaux en baisse depuis quelques années du fait des subventions. 

Le besoin de renforcement des capacités productives dans la filière du coton apparaît lorsqu'une analyse détaillée est menée sur le degré de transformation du coton exporté. Quatre vingt dix neuf pour cent du coton exporté est non cadré et non peigné, c'est-à-dire le coton n'ayant subit aucune transformation. 

Le problème du développement à long terme est alors posé, l'exportation de la quasi-totalité d'un produit comptant pour environ 3/4 des exportations sans subir de transformation pour ajouter de la valeur et de la distribution interne de revenus n'est pas viable. 

Le coton est exporté vers la Suisse 47%, la France 32%, le Benelux 8%, le Royaume Uni 7,2% et Singapour 3,9%.

Le second poste d'exportation a doublé en valeur +101%, est constitué des graines et fruits oléagineux, et augmente en part passant de 2,8% en 2000 à 5% en 2003. 

Dans cette catégorie, le Burkina Faso exporte en majorité des graines de sésame 61%, et des graines de karité 28%. 

Les graines de sésame sont vendues principalement au Japon 20%, à Singapour 16%, en Turquie 7% et en République Chine Populaire 5%. 

Les graines de karité sont principalement exportées vers le Ghana (pays voisin) 12 %, Singapour 10% et le Danemark 5%.

Le tabac progresse également de 3,8 points contre 1% en 2000 et 4,8% en 2003 ; tout comme les fruits comestibles et les graisses et huiles animales ou végétales, représentant 2%.

Les autres produits agricoles exportés sont les légumes, les plantes, les racines et tubercules alimentaires qui comptent pour environ 1% des exportations en valeur. 

Les céréales disparaissent pratiquement des exportations avec un repli de plus de 99%.

La valeur des exportations de produits de l'élevage recule 64,5%, leur part dans les exportations a baissé en 2003 passant de 1,9% contre 6,1% en 2000. 

Les animaux vivants exportés sont essentiellement des bovins à 79,4 % et des caprins à 20,4%. 

Ce poste d'exportation est orienté vers les pays de la sous région dépourvus de potentiel d'élevage. 

Les animaux vivants exportés représentent 36,6% à destination du Bénin, 29,4% vers le Nigeria et 23,3% vers le Ghana. 

En revanche le flux d'exportation vers la Côte d'Ivoire a été détourné, sa part ne représentant plus que 1,2% en septembre 2003. 

Les produits dérivés de l'élevage tels que les peaux et cuirs baissent aussi de 97% en valeur, la part est négligeable en septembre 2003 alors qu'elle était de 3,8% en 2000. 

Les autres produits exportés sont les appareils et engins mécaniques 1,8% en 2003, les véhicules terrestres 1,18%, les instruments et appareils d'optique, de photographie ou de cinématographie 0,13%.

 

4 LES IMPORTATIONS :

Le Burkina Faso, faiblement industrialisé (selon les données de l'OCDE dans le rapport pays 2004 les mines et manufactures représentaient en 2002, 15% du PIB) et dépourvu de ressources naturelles énergétiques, importe essentiellement des produits énergétiques et industriels. 

En 2003 les importations s'élevaient à 285,7 Mds FCFA contre 241,7 Mds FCFA en 2000, soit une hausse de 18,2%, chiffre plus important que celui des exportations creusant ainsi le déficit. 

La dégradation de la situation du déficit est due à l'augmentation des importations plus sensiblement que celle des exportations. 

Les importations qui ont le plus augmentées sont : le poste des véhicules terrestres 38,1%, des machines mécaniques et électriques 22%, et même niveau pour les produits pharmaceutiques. 

Les importations de céréales progressent de 37,62%, celles des matériaux de construction de 27,3%. 

Le secteur de l'acier, du fer et de la fonte est également en hausse de 41% tout comme les ouvrages qui sont associés à ce secteur qui augmente de 25%. 

Le Burkina Faso a importé principalement les produits d'énergie (combustibles minéraux, huiles minérales et produits de leur distillation) 17,7% en septembre 2003, les machines mécaniques et électriques pour respectivement 9% et 7,6% et les véhicules terrestres (voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules terrestres) 11%.

La facture énergétique régresse en part de 20,5% en septembre 2000 à 17,7% à la même période en 2003, malgré sa hausse en valeur de 3,5%. 

Les importations de ressources énergétiques se composent essentiellement des huiles et préparations de pétrole, des minéraux bituminés 94,8%, de gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux 3,6% et de coke de pétrole, bitume de pétrole et autres résidus 1,1%.

Ces importations proviennent essentiellement de la Côte d'Ivoire 26,7%, de Barhein 10,1%, de l'Afrique du Sud 9,9%, du Nigeria 8,1%, de l'Italie 7% et d'Abou Dhabi 6,2%.

Le secteur des importations de véhicules terrestres est également en progrès de 38,2%, sa part est passée de 9 à 11%, il reste toujours le second poste d'importation après celui des ressources énergétiques. 

Ces importations sont constituées en premier de voitures de tourisme et autres véhicules automobiles 36,6%, de motocycles et cycles 30,2%, de véhicules automobiles pour le transport 16,6% et de tracteurs 5,8%. 

Environ 9/10 des importations de véhicules terrestres se concentrent sur 5 pays : le Japon 33,7%, la France 26 %, l'Allemagne 16,6%, la Chine 9,8% et le Benelux 2,6%. 

Au delà de l'analyse des 2 principaux postes d'importation du pays, l'évolution de certains postes nécessite des observations. 

Le secteur de la fonte, du fer et de l'acier et celui des ouvrages en fonte, fer ou acier constituent 6,37% des importations. 

Le BTP (les terres et les pierres; plâtres, chaux et ciments) comptant pour 3, 5% en septembre 2003, dans le total des importations en valeur croit de 27,3% entre 2000 et 2003.

L'insuffisance d'implantations d'unités de production de médicaments crée un besoin d'importation de produits pharmaceutiques pour 5,7 % des importations.

La question de l'autosuffisance alimentaire reste également posée avec des importations de céréales qui ont atteint 5% du total en valeur en septembre 2003. 

L'achat extérieur de céréales augmente de 37,6 point et représente en part 5%.

Les autres importations remarquables sont les engrais 2,6%, les amidons et fécules (y compris les produits de la minoterie; le malt; l'insuline; le gluten) 2,37%, le secteur du plastique (matières plastiques et ouvrages en ces matières), celui du papier et carton et des ouvrages en pâte de cellulose, les préparations alimentaires diverses et les produits du tabac (tabacs et succédâmes de tabac fabriqués) qui comptent chacun pour 2% environ.
  Principaux produits échangés par le Burkina Faso en septembre 2003
(montants en milliards de CFA, sauf indications contraires)

Libellés produits Exportations FOB 2003 Importations CAF  2003 Taux de couverture des importations solde balance commerciale
Valeur en milliards FCFA % des exportations totales Valeur en FCFA % des importations totales
Coton 76,1 74,1% 0,91 0,3% 8296,8 75,2
Graines et fruits oléagineux; graines, semences 5,2 5,1% 0,4 0,1% 1306 4,8
Animaux vivants 2,0 2% 0,04 0% 4921,2 1,9
Perles fines ou de culture, pierres gemmes ou similaires 1,1 1,1% 0,019 0% 5765,9 1,0
Graisses et huiles animales ou végétales; produits de 2,1 2,1% 1,5 0,6% 134,1 0,5
Légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires 1,1 1,1% 0,6 0,2% 168,2 0,4
Objets d'arts, de collection ou d'antiquité 0,3 0,3% 0,04 0% 744,9 0,2
Fruits comestibles; écorces d'agrumes ou de melons 2,2 2,2% 2,0 0,7% 111,5 0,2
Plantes vivantes et produits de la floriculture 0,18 0,2% 0,01 0% 1865,8 0,1
Peaux (autres que les pelleteries) et cuirs 0,074 0,1% 0,003 0% 1930 0,07
Ouvrages en fonte, fer ou acier 0,26 0,3% 7,3 2,6% 3,6 -7,07
Engrais 0 0% 7,4 2,6% 0 -7,4
Fonte, fer et acier 0,16 0,2% 10,8 3,8% 1,6 -10,6
Sel; soufre; terres et pierres; plâtres, chaux et ciments 0,008 0% 11,2 3,9% 0,1 -11,2
Céréales 0,003 0% 14,5 5,1% 0 -14,4
Produits pharmaceutiques 0 0% 16,1 5,7% 0 -16,1
Machines, appareils et matériels électriques 0,6 0,6% 21,7 7,6% 2,8 -21,09
Chaudières, machines, appareils 1,86 1,8% 25,7 9% 7,3 -23,8
Voitures automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules terrestres 1,2 1,2% 31,7 11,1% 3,8 -30,5
Combustibles minéraux, huiles minérales 0,51 0% 50,6 17,7% 0,1 -50,5
Total des échanges 102,8 100% 285,7 100% 36 -182,9