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Les ventes françaises en Afrique en 2002

ANALYSE ANNUELLE DU COMMERCE FRANCE / AFRIQUE

Cette rubrique regroupe plusieurs pages:


L'insertion de l'Afrique dans le commerce international
Le Commerce inter-africain
Provenance des importations des PAZF
Les ventes françaises en 2002
Les ventes françaises de 1999 à 2001
Les ventes françaises en 2000
Les ventes françaises en 1999

 

5 LES VENTES FRANÇAISES EN AFRIQUE EN 2002:

Consultez le tableau de l'évolution des exportations françaises en Afrique sub-saharienne de 2000 à 2002 (PDF, 20 Ko) Commentaires de Jean-Louis Terrier, Credit Risk International parus dans Afrique Projets N° 122 de mars 2003

En ces temps troublés, de pause dans les échanges mondiaux et de mauvaise conjoncture africaine, on ne pouvait guère s'attendre à une envolée des ventes françaises en Afrique sub-saharienne.

Dans le grand tableau en bas de page, qui, comme chaque année, distingue à la fois les marchés de la Zone franc des autres de même que les produits de consommation des biens d'équipement et intermédiaires, la légère contraction de 0,5% constatée, succédant à celle plus prononcée de 2001 (-2,5%), vient ainsi rappeler que les économies africaines ne se portent pas bien dans l'ensemble.

Et comme toujours en période de basses eaux, les premiers fournisseurs tendent à consolider leurs positions dans leurs prés carrés respectifs, les Français dans les pays de la Zone franc (+4,6% en 2002, soit une augmentation double qu'en 2001 : +2,3%), comme les États-Unis dans leur arrière cour latino-américaine, comme la Chine et le Japon en Asie, etc.

A partir du moment où l'accroissement des ventes françaises vers l'Afrique en l'an 2000 (+38% !) s'expliquait, pour les deux tiers, par la vente de plusieurs paquebots de croisière sous pavillon libérien (Euros 1,5 milliard en 2000, 1,2 md en 2001 et 460 millions seulement en 2002), on peut même en conclure que les exportateurs français ont connu une assez belle croissance de leurs ventes, si on exclut le Libéria de la liste des pays clients, de Euros 6,9 mds à 7,5 mds, soit près de 10% de mieux. Chez les gros clients de la France dans ce continent, 2002 aura été une bonne année en Afrique du Sud, au Nigeria, au Congo, au Gabon et au Mozambique, grâce notamment à quelques contrats d'équipements dans ces cinq pays.
En revanche, il semble s'opérer une lente érosion des parts françaises de marché au Cameroun, voire au Sénégal (à confirmer). Les ventes accrues de biens de consommation au Sénégal, au Burkina-Faso, en Guinée et au Togo auront compensé en grande partie la contraction de la demande en Côte d'Ivoire (la chute de 2003 sera plus forte), au Nigeria et au Bénin (deux pays qu'il convient de regrouper souvent au plan commercial), en Mauritanie et au Mali (pour cause de faible pouvoir d'achat), à Madagascar (chaos politique) et en Afrique du Sud (-16% pour les produits pharmaceutiques depuis deux ans !).
Notons enfin, concernant des marchés plus marginaux, que les Français paraissent disposés à ramasser quelques miettes des eldorados équato-guinéen et angolais, et de la reconstruction congolaise en RDC. Mais tout ceci reste en valeur absolue, c'est à dire en millions d'euros, très marginal quand on compare les données du tableau des ventes françaises en 2002 (PDF, 20 Ko) à l'aune du total des exports françaises dans le monde : 323 milliards d'Euros , soit 2,5% seulement vers l'Afrique sub-saharienne (2,2% pour les produits de consommation et 3,6% pour les biens d'équipement).

En 2002, la France aura davantage vendu au seul marché algérien que dans les quinze pays de la Zone franc (Euros 3,8 et 3,5 mds respectivement), l'Afrique du Nord (Maghreb, Libye et Egypte) représentant un débouché 50% plus important que la totalité de ceux d'Afrique sub-saharienne (Euros 12 et 8 mds respectivement).

L'éparpillement, l'éloignement et la pauvreté de la plupart des marchés africains n'expliquent pas tout. On sent bien que l'Afrique n'est plus du tout stratégique au plan commercial. Et ce n'est pas le point de vue de Bercy et de la COFACE qui les fera changer d'avis et d'attitude avant longtemps, comme le montre le tableau ci-dessous résumant la politique française de crédit 2003 (plafonds d'engagement moyen terme et catégories de prime) et la notation Coface pour ses garanties court terme.

Ainsi l'Afrique marginalisée va-t-elle rester la chasse gardée d'une poignée d'entreprises investies et cramponnées de longue date et d'aventuriers coureurs de marges et aussi peu scrupuleux que leurs interlocuteurs des secteurs informels.

 

 

Politique de couverture Coface 2003 en Afrique Sub-saharienne
Court et moyen terme
PAYS Moyen terme Court terme
Plafond
DREE
*1
Classe
OCDE
*2
Note
Coface
*3
Afrique du Sud Ouvert 4 A4
Angola Fermé 7 C
Bénin < 10 7 B
Botswana ouvert 2 A2
Burkina Faso < 15 7 B
Cameroun Fermé 7 B
Congo Fermé 7 C
Côte d’Ivoire *4 < 10 7 D
Éthiopie Fermé 7 C
Gabon Fermé 6 C
Ghana < 30 7 C
Guinée Fermé 7 C
Guinée Equat. Fermé 7 D
Kenya < 10 7 C
Madagascar Fermé 7 D
Mali < 10 7 B
Maurice Ouvert 7 A3
Mauritanie Fermé 7 C
Mozambique < 15 7 C
Namibie < 40 4 A3
Niger Fermé 7 C
Nigeria Fermé 7 D
Ouganda < 10 7 C
Sénégal < 15 6 B
Tanzanie < 10 7 C
Tchad Fermé 7 C
Togo fermé 7 C
Zambie < 5 7 D
Zimbabwe Fermé 7 D


Notes :

*1 : Les plafonds sont exprimés en millions d'euros. Seules Maurice et la RSA bénéficient du régime d'ouverture sans plafond. Fermé (" off cover ") signifie qu'il n'y a pas de couverture MT possible sauf montage financier offshore.

*2 : La classe de risque de 1 (excellent) à 7 (la pire), est déterminée par les agences de crédit-export (ECAs) de l'OCDE chaque trimestre. Cette classe de risque détermine la tarification (catégorie de prime MT) des ECAs.

*3 : La COFACE attribue sa propre note pour les opérations court terme (CT). Comme l'OCDE pour le MT, la Coface note en sept catégories : A1 (excellent risque), A2 (bon risque), A3 (probabilité faible de défaut mais détérioration du " payment record "), A4 (probabilité de défaut acceptable mais sujette à détérioration possible), B (expérience de paiement médiocre), C (mauvaise expérience de paiement et risque élevé), D (risque très élevé et très mauvais payment record).

*4 : La Côte d'Ivoire est actuellement de facto off cover sur le moyen terme d'autant que les arriérés bilatéraux s'accumulent

… Jean-Louis Terrier, Credit Risk International (cri.jlt@wanadoo.fr) Consultez le tableau de l'évolution des exportations françaises en Afrique sub-saharienne de 2000 à 2002 (PDF, 20 Ko)