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Analyse annuelle du commerce bilatéral avec la France - Bénin

 

LE COMMERCE BILATÉRAL AVEC LA FRANCE EN 2002

Le solde commercial de la France avec le Bénin est structurellement excédentaire, le Bénin servant principalement de plate-forme de distribution pour le Niger, le Burkina Faso et surtout le Nigeria. 

En 2002, il atteint 224 millions d'euros soit -1,6 % par rapport à 2001. 

Le Bénin représente le 4ème excédent de la France en Afrique sub-saharienne.

 

1 LES ÉCHANGES COMMERCIAUX AVEC LA FRANCE :

Les échanges franco-béninois reculent sur l'année 2002 et le bénéfice de la balance commerciale, structurellement bénéficiaire, stagne.

Depuis 1990, le Bénin bénéficie d'une croissance soutenue avec +4,5% de moyenne de 1990 à 1995, puis entre 5 et 6% de 1996 à 2002, qui a entraîné une augmentation régulière des échanges français avec ce pays, qui déclinent légèrement depuis l'an 2000. 

Le volume des exportations de l'hexagone a ainsi plus que doublé en 10 ans (+141%), puisqu'il est passé de 99 millions d'euros en 1991 à 236 millions d'euros en 2000. 

Il subit un léger recul à 231 millions d'euros en 2001, et 227 millions en 2002. 

La somme des échanges a baissé de 1,6% à 231 millions. 

Cette évolution suit la tendance générale du commerce extérieur béninois.

Le Bénin est aujourd'hui le 10éme client de la France en Afrique sub-saharienne et le 6éme en Zone Franc derrière les grands pays (Côte d'Ivoire, Cameroun, Sénégal) et les pétroliers Gabon et Congo. 

Ce résultat est encore plus significatif en terme de solde positif pour les échanges de la France où le Bénin est en 4éme position pour l'Afrique sub-saharienne (derrière le Sénégal, le Cameroun et le Libéria).

 

2 LES EXPORTATIONS FRANÇAISES :

Des exportations qui connaissent une relative stagnation liée au protectionnisme nigérian et à l'absence de projets d'envergure

Pour l'année 2002, les trois grandes familles de produits des exportations françaises demeurent les biens de consommation (37% du total avec 78 millions d'Euros), l'agroalimentaire (55 millions d'Euros soit 26% de l'ensemble) et les biens d'équipement (16,6% et 34,7 millions d'Euros).

Les exportations de la France sont concentrées sur 6 produits qui représentent 50% de ses ventes : les articles de bijouterie (20%), les viandes de volailles (12%), les préparations pharmaceutiques (10%), les véhicules automobiles (7%), le matériel informatique et le matériel de télécommunications (5%).

Les ventes de l'hexagone, qui avaient connu une croissance de 3,4% sur le premier semestre de l'exercice en cours, ont finalement chuté de 1,6% sur l'exercice complet. 

Ce phénomène prévu et signalé, est lié aux mesures de protectionnisme du Nigeria. 

Les ventes de volailles avaient connu une hausse de 37% au premier semestre 2002, augmentant les exportations françaises de 4,7 millions d'Euros soit 4% du total des ventes françaises; mais l'interdiction de réexporter ce type de produit vers le Nigeria de juillet 2002 à 2003 a réduit cette performance à néant, avec une baisse de 53% sur le second semestre. 

Sur l'ensemble de l'exercice, cette ligne enregistre une baisse de 15,7%. 

L'agroalimentaire dans son ensemble recule de 4,4% sur l'exercice 2002.

Les préparations pharmaceutiques stagnent à 22,7M€ ainsi que les véhicules automobiles à 11M€. 

Néanmoins, l'industrie automobile dans son ensemble est en hausse de 10,6% grâce aux produits dérivés. 

Les ventes françaises de bijoux stagnent à 47 millions d'euros. 

Les produits de haute technologie, informatiques et de télécommunications connaissent une baisse de 14% de leurs volumes en valeur, chute qui est liée à l'interruption des grands travaux d'extension de la fibre optique et du réseau GSM.

 

3 LES IMPORTATIONS DE LA FRANCE :

Des importations françaises toujours plus concentrées, de faible niveau et en forte diminution 

Plus de 80% des importations françaises en 2002 étaient concentrés sur trois produits : les céréales et plantes industrielles, les fruits et plantes à boissons et les produits du sciage. 

Les importations françaises de céréales et plantes industrielles baissent de 65%. 

Les achats d'huiles dérivées du coton augmentent par contre de 30%, tandis que le bois de teck perd 20%.

Avec 3,4 millions d'Euros, soit une baisse de 1,6 % par rapport à l'exercice 2001, les importations de l'hexagone demeurent marginales dans ses échanges avec le Bénin et seuls les fruits et plantes à boissons (+50% en 2002 avec 1,6M€) semblent faire l'objet d'achats réguliers de la part de sociétés françaises.

 

4 CONCLUSION :

Le léger repli des échanges franco-béninois, dont le solde commercial est largement en faveur de la France, n'a pas entamé la part de marché de la France au Bénin. 

Ainsi, selon les statistiques béninoises, la part de marché de la France évolue de 23,6% en 2001 à 24,8% en 2002 ; premier fournisseur devant la Chine qui possède 6% du marché.

Il faudra attendre au moins 2004 pour la poursuite des travaux de réfection et d'extension dans les télécommunications en raison de litiges en cours de traitement entre l'OPT et certains fournisseurs. 

De grands travaux du secteur électricité devaient être lancés en 2003; notamment l'interconnexion Nigeria-Bénin (projet CEB-NEPA) et l'interconnexion Nord Togo- Nord Bénin.

De même, la poursuite du programme de privatisation devrait se concrétiser avec la mise en concession à moyen terme de la Société Béninoise d'Eau et d'Electricité, pour laquelle plusieurs sociétés françaises sont candidates.

Ces trois points devraient relancer les exportations de l'hexagone dans des secteurs non soumis aux évolutions de la réglementation des échanges entre le Bénin et le Nigeria, pays vers lequel une grande majorité de produits importés au Bénin sont réexportés.

 

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Cette fiche a été réalisée par la Mission Économique de Cotonou
Rédigée par :
Nicolas MROCZKO
Revue par : Cédric PLOT
Adresse
Avenue Jean-Paul II, BP966, Cotonou -  BÉNIN

Date de parution : mars 2003