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Analyse annuelle du commerce bilatéral avec la France - Togo

 

Le commerce bilatéral franco-togolais au premier semestre 2001

Après une période de stagnation en 1998 et 1999, les exportations françaises sur l'exercice 2000 avaient retrouvé un niveau jamais atteint depuis 1992. 

Aucun événement majeur, à l'image du sommet du sommet de l'OUA de juillet 2000, ne venant stimuler nos ventes sur le premier semestre 2001, nous assistons à une contraction des échanges de la France avec le Togo, dont la situation économique et financière demeure précaire après une année 2000 difficile (-0,7% de PIB).

 

> 1. Les échanges franco-togolais diminuent sur le premier semestre 2001 tout en restant structurellement bénéficiaires pour la France :

Entre 1993 et 1999, les exportations françaises avaient plus que doublé passant de 51 millions d'euros à 106 millions d'euros.

En 2000, les échanges français globaux avec le Togo avaient connu une croissance exceptionnelle de 9,8% pour atteindre 131 millions d'euros par rapport à 120 millions d'euros en 1999, les exportations de la France se redressant de 15% à 122 millions d'euros. 

Les importations françaises ayant à l'opposé connu une baisse de 17% avec 10 millions d'euros (contre 13,5 en 1999), la balance commerciale avec le Togo s'était largement infléchie en faveur de la France, portant l'excédent de 93 millions à 112 millions d'euros, soit une hausse de 21%.

Sur les six premiers mois de l'année 2001, les échanges franco-togolais représentent 59 millions d'euros, ce qui équivaut à une contraction de près de 11% par comparaison avec l'an dernier (66 millions). Ainsi, nos importations stagnent à 5 millions d'euros alors que les ventes françaises diminuent de 10% à 54 millions (31 millions en 1999). Le solde commercial français demeure fortement bénéficiaire avec un excédent de 49 millions d'euros mais perd par rapport aux 56 millions constatés au premier semestre 2000.

Toutefois, il faut bien tenir compte de la particularité du contexte de l'année passée (sommet de l'OUA) dans l'analyse de nos performances au Togo.

 

>  2. Malgré la baisse globale des exportations françaises vers le Togo, la majorité des postes sont en croissance :

Au premier semestre 2001, les cinq grandes familles de produits des exportations françaises demeurent les biens de d'équipement (24% du total avec 13 millions d'euros), l'énergie (11 millions d'euros soit 20%), les biens de consommation (9,1 millions d'euros soit 17% de l'ensemble), l'agroalimentaire (12% et 6,6 millions d'Euros) et l'automobile et pièces détachées (5 millions d'euros et 9% du total).

Les exportations françaises sont concentrées sur 6 produits qui représentent 52% des ventes françaises : les produits raffinés pétroliers (11 millions d'euros et 20%), les préparations pharmaceutiques (5 millions d'euros et 9%), le matériel de télécommunications (4 millions d'euros et 8,5%), les véhicules automobiles (3 millions d'euros pour 5,5%), les intrants agricoles (3 millions d'euros et 5%) et les viandes de volailles (2 millions d'euros et 4%).

On remarque que trois produits, dont les performances avaient été artificiellement gonflées par la tenue du sommet de l'OUA en 2000, affectent particulièrement les résultats français cette année dans un contexte normal. Ainsi, les véhicules automobiles (-60%) , le matériel informatique (-63%) , et le matériel de distribution et de commande (-71%) perdent respectivement 5,2 millions, 2,6 et 1,6 millions d'euros en valeur sur le premier semestre 2001.

La tendance générale est diamétralement opposée puisque les produits pétroliers raffinés (+22%), les produits pharmaceutiques (+22%), le matériel de télécommunications (+41%), les intrants agricoles (+62%) et les viandes de volaille (+25%) connaissent une évolution très satisfaisante.

 

> 3. Les importations françaises stagnent et ne touchent que très peu de produits :

Les produits agro-alimentaires, avec 3,5 millions d'euros, représentent 70% de nos importations en provenance du Togo, et les biens de consommation 20%.

Les produits faisant l'objet de commandes régulières de France demeurent très peu nombreux : les céréales et plantes industrielles, les fruits et plantes à boisson, les produits de l'artisanat et le poisson étant les seuls postes de plus de 500 000 euros.

Comme nous en avions émis l'hypothèse, les bons résultats des exportations françaises en 2000 étaient dues en grande partie à la tenue du sommet de l'OUA. Nos performances sont donc globalement moins bonnes sur ce premier semestre 2001. Toutefois, produit par produit nous remarquons d'excellents résultats qui pourraient se confirmer sur la seconde partie de l'exercice.

En effet, la poursuite du programme de privatisation est toujours d'actualité, notamment avec la finalisation dernière de la privatisation du terminal conteneurs du Port autonome de Lomé, et le lancement de l'appel d'offres pour l'Hôtel du Bénin. En outre, le dossier Togo Télécom est toujours dans l'attente d'une prise de décision des autorités locales. Enfin, deux nouvelles cimenteries du Groupe indien WACEM sont en projet et pourraient stimuler nos échanges sur 2001.

Quoiqu'il en soit, le nouveau report des élections législatives à une date indéterminée n'est pas propre à stimuler autant que souhaité, la confiance des opérateurs économiques étrangers, potentiels investisseurs au Togo.

 

Sources : Services Commerciaux de l'Ambassade de France à Lomé