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Au moins 30 morts dans des inondations en Bosnie et en Serbie

Au moins trente personnes ont péri dans les inondations ces trois derniers jours en Bosnie et en Serbie voisine, mais le bilan de ces intempéries, les pires depuis un siècle dans ces pays des Balkans, est en réalité plus grave, les autorités de Belgrade refusant de le révéler avant la fin des opérations de secours.

"Plus de vingt corps ont été jusqu'à maintenant transportés à la morgue de Doboj", a déclaré samedi Obren Petrovic, le maire de cette ville du nord de la Bosnie à la chaîne publique FTV. Le précédent bilan pour la Serbie et la Bosnie ensemble faisait état d'au moins 16 morts, dont six à Doboj.

Des dizaines de villes de Bosnie et de Serbie ont été envahies par les eaux depuis mercredi. Les deux pays n'ont pas connu de telles pluies diluviennes depuis 120 ans.

Des dizaines de milliers de personnes sont piégées dans leurs immeubles et maisons, accessibles uniquement par bateau pneumatique. Maglaj, Doboj et Samac, dans le nord de la Bosnie, et Obrenovac, en Serbie, ont été les plus touchées.

En Bosnie, dans la région de Zenica, plusieurs dizaines de bourgades ont été évacuées à la suite de glissements de terrain. Des centaines d'habitants ont fui leurs foyers à pied pour chercher un refuge.

- "C'est une catastrophe, un chaos total" -

L'eau commence à se retirer des villes de Maglaj et de Doboj (nord), traversées par la rivière Bosna, mais les crues se déplacent encore plus au nord, et ce sont maintenant les régions de Bijeljina et de Samac qui ont été inondées.

Dans les alentours de Bijeljina, jusqu'à 10.000 personnes sont en train de quitter leurs foyers pour chercher refuge ailleurs, selon un responsable du ministère de la Sécurité, Samir Agic.

"C'est une catastrophe, un chaos total. Les hélicoptères évacuent femmes et enfants, mais ne peuvent pas prendre tout le monde. Les pilotes racontent que beaucoup de gens leur font des signes depuis les toits d'immeubles", a raconté le maire de Samac, Savo Minic.

En Serbie, frappée par une "horrible catastrophe naturelle", selon les propos de M. Vucic, plus de 15.000 personnes ont été évacuées d'une dizaine de villes sinistrées, notamment à Obrenovac.

Tous les 20.000 habitants de cette ville, traversée par la Sava, devraient la quitter par crainte d'une montée des eaux. Selon un photographe de l'AFP, l'entrée dans la ville est interdite par la police. Des gens partent à bord de camions ou à pied, portant des valises avec le strict nécessaire.

Des milliers de personnes ont été accueillies dans les treize centres d'accueil mis en place à Belgrade, mais nombre d'entre-elles ont ensuite préféré se loger auprès de leur proches.

Dans une salle de sport, quelque 400 sinistrés se reposent et racontent leur fuite.

Dans un premier temps, Svetlan Joksimovic, 74 ans, n'avait pas voulu quitter son foyer.

"Mais les flots ont tout emporté. Je ne sais pas ce qui est arrivé aux animaux. J'ai libéré les vaches en espérant qu'elles pourront nager", a-t-il dit à l'AFP.

"Les villages dans la région d'Obrenovac n'existent plus. Le niveau des eaux est au-dessus des toits des maisons", assure Marinko Pjescic, 55 ans.

Les digues le long de la Sava ont cédé sur une longueur de 150 mètres à proximité d'Obrenovac et les eaux menacent la centrale thermique Nikola Tesla qui produit 50% de la consommation nationale.

Quelque 95.000 foyers sont privés d'électricité en Serbie et plus de 60.000 en Bosnie.

Des milliers de volontaires ont rejoint les secouristes épuisés et les forces armées dans les deux pays.

Plusieurs pays de l'UE ont envoyé en Bosnie et en Serbie des équipes de secouristes, des hélicoptères et vedettes pour aider aux évacuations, ainsi que des médicaments et de la nourriture.