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Cameroun: une carte d'identité biométrique à puce face "aux défis sécuritaires"

Yaoundé, 10 août 2016 (AFP) - Le président Paul Biya a décidé de doter le Cameroun d'une nouvelle carte nationale d'identité biométrique à puce afin de mieux lutter contre l'insécurité, et notamment les jihadistes nigérians de Boko Haram qui attaquent régulièrement le nord du pays.

   La nouvelle carte "est informatisée, biométrique, personnelle et contient une puce électronique", a déclaré M. Biya dans un décret présidentiel dont l'AFP a obtenu copie mercredi.

   Ce changement s'inscrit dans le cadre de la mise en place d'un "nouveau système d'identification sécuritaire", selon le chef de l'Etat. 

   La fabrication de la nouvelle carte - dont le marché a été concédé à l'entreprise française Gemalto - a démarré mardi, d'après les médias d'Etat. 

   "Le nouveau système doit donner la possibilité aux services de police de mieux contrôler la citoyenneté, d'effectuer des recherches spéciales sur des individus, de gérer les identités judiciaires, et de produire des statistiques criminelles", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

   "Notre pays doit relever les défis sécuritaires auxquels il est confronté", a ajouté cette source.

   Il s'agit notamment, selon des sources sécuritaires, de fiabiliser les documents attestant de la nationalité camerounaise, dans la mesure où nombre d'étrangers réussissent à se procurer des cartes d'identité en versant des pots-de-vin à des fonctionnaires.

   Ainsi, plusieurs Nigérians soupçonnés d'appartenir à la secte islamiste Boko Haram ont été arrêtés dans l'extrême-nord du pays, en possession de cartes nationales d'identité camerounaises, selon les mêmes sources. 

   Née en 2009 dans le nord-est du Nigeria, l'insurrection de Boko Haram s'est étendue dans les quatre pays voisins qui entourent le lac Tchad: Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun.

   Dans l'extrême nord, le groupe islamiste multiplie depuis trois ans les attaques et attentats meurtriers à partir de ses fiefs du nord-est du Nigeria.

   Selon le gouvernement camerounais, plus de 2.000 Camerounais au total ont été tués par Boko Haram.

   rek/cl/gde

Thursday, 11 August, 2016 - 07:15