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Guinée-Bissau: La société publique d'eau et d'électricité de Guinée-Bissau est "en faillite technique" et ne peut plus acheter de carburant pour la fourniture de ses services

BISSAU, 31 juil 2013 - La société publique d'eau et d'électricité de Guinée-Bissau est "en faillite technique" et ne peut plus acheter de carburant pour la fourniture de ses services, a annoncé mercredi son patron, alors que de nombreux foyers de Bissau sont privés de courant et d'eau depuis des semaines. "Nous avons des difficultés à assurer une fourniture correcte de gasoil pour nos groupes" électrogènes, "aujourd'hui, je ne suis pas en mesure d'acheter du carburant", a déclaré lors d'une conférence de presse Wasna Papai Danfa, directeur général de la compagnie Eau et Electricité de Guinée-Bissau (EAGB). "La compagnie est en faillite technique, et je ne vois pas une solution à court terme", a ajouté M. Danfa. EAGB, active seulement à Bissau et ses environs, dispose au total de cinq groupes électrogènes fournissant de l'électricité à plus 47.000 foyers, également alimentés en eau grâce à l'électricité. Or, ces groupes sont en panne sèche, a dit son patron. Sans entrer dans les détails, il a indiqué qu'un service minimum était assuré dans les hôpitaux et certaines zones sensibles. "Il faut une réforme profonde à EAGB et un investissement conséquent dans le secteur de l'énergie. Sinon, je ne vois aucune autre solution à court terme pour sortir de cette situation", a-t-il plaidé. D'après un responsable à EAGB, la puissance thermique installée à Bissau tourne autour de 11 mégawatts (MW), soit le tiers des besoins estimés à 30 MW. Jusqu'à récemment, la distribution d'électricité était assurée seulement quelques heures par jour. En raison de cette production d'électricité insuffisante et de problèmes récurrents dans l'approvisionnement, de nombreux particuliers avaient régulièrement recours à des groupes électrogènes privés. La situation s'est aggravée dernièrement et de nombreux ménages et services sont privés de courant et d'eau depuis plusieurs semaines. "Le courant est coupé chez moi depuis fin juin. Le robinet est sec", a témoigné auprès de l'AFP Salum Mané, notable d'un quartier populaire où des femmes ont affirmé désormais utiliser l'eau de puits pour des besoins essentiels de leurs familles. Les travailleurs d'EAGB avaient observé en juillet une grève qui a été suspendue au bout de 24 heures pour négocier avec le gouvernement. Ils réclament le paiement de 39 mois d'arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail. Un responsable syndical avait estimé à environ 8 milliards de FCFA (plus de 12 millions d'euros) le montant de la facture à payer par l'Etat à EAGB, incluant la consommation d'eau et d'électricité, les salaires et primes des travailleurs. aye/cs/sd 

Mercredi, 18 Septembre, 2013 - 10:45