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Compagnie Communautaire Air CEMAC

 
                           
               
             
             
Les bulletins officiels de la CEMAC...
 

Compagnie Communautaire Air CEMAC
Note d'information

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COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
DE L'AFRIQUE CENTRALE
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Par Acte additionnel n° 02/01 CEMAC-066-CE03 du 8 décembre 2001, la Conférence des Chefs d’Etat tenue à Yaoundé a décidé de la création d’une Compagnie sous-régionale de transport aérien à capitaux majoritairement privés et donner mandat au Secrétariat Exécutif de conduire ce dossier à terme.

 

Une étude du diagnostic du transport aérien dans notre zone, une étude de faisabilité, un bussiness plan et un projet de statut de la future compagnie ont été élaborés par des expertises sous-régionales et approuvés à chaque étape par les instances de la Communauté.

 

En août 2002, les Ministres en charge de l’aviation civile réunis à Bangui ont mis en place un Comité de Pilotage, présidé par le Ministre des transports et de l’Aviation Civile de la République Centrafricaine et comprenant le Secrétariat Exécutif, la BDEAC, le Gabon et la RCA ainsi que des consultants, avec pour mission essentielle la recherche d’un partenaire technique et des actionnaires privés.

 

Après plusieurs missions en Europe et dans les Etats membres à cet effet, le Comité a proposé aux Ministres de l’Aviation Civile et au Conseil des Ministres de la CEMAC, le Groupe Euralair Horizons de France comme partenaire technique en novembre 2003.

 

En décembre 2003, Euralair a été racheté par le groupe anglais Angel GATE Aviation Limited qui à travers sa filiale française Air Horizons a confirmé par écrit sa volonté d’être notre partenaire technique en lieu et place d’Euralair, avec une prise de participation au capital à hauteur de 18%.

 

Le 22 janvier 2004 le Comité de Pilotage a organisé à Brazzaville, le premier tour de table des actionnaires pour évaluer le niveau des souscriptions des privés.

 

Contrairement aux résultats escomptés , il n’y a pas eu l’affluence projetée des hommes d’affaires de tous les Etats membres. A l’heure actuelle, les intentions fermes de souscriptions ne s’élèvent qu’à près de Cinq cents millions (500 000 000) de FCFA.

 

Le projet se présente comme suit :

 

Air CEMAC sera une compagnie sous la forme juridique d’une Société Anonyme au capital social de 21 milliards de FCFA ;

 

Un actionnariat comprennent :

 

- Les Etats membres 30%, soit 6.150.000 000 FCFA

 

- Le partenaire technique 18%, soit 3 780.000.000 FCFA

 

- Les privés (sous-région et hors zone) 52%, soit 10.020.000.000 FCFA

 

Le Directeur Général et le Siège social sont choisis par le Conseil d’Administration.

 

Au cours de la réunion des Ministres de l’Aviation Civile du 29 novembre 2003, les Etats ont indiqué leur disponibilité à baisser leurs parts de capital si les privés manifestent un engouement certain.

 

Par ailleurs, à titre indicatif, le prix du billet sur le réseau régional serait en classe économique en moyenne de 250 Euros , soit 165 000 FCFA environ et 800 Euros sur le réseau long courrier , soit 525 000 FCFA environ.

 

Aujourd’hui, ce projet court d’énormes risques d’échec, sinon d’être mort-né, pour les raisons objectives suivantes :

 

A. L’égoïsme des Etats :

 

Le Comité de Pilotage déplore la très faible implication des Gouvernements des Etats membres dans la mobilisation des hommes d’affaires à soutenir et à adhérer à ce projet communautaire à la rentabilité avérée.

 

Il apparaît que certains Etats tout en se prononçant pour le projet régional se seraient engagés dans la création de compagnies nationales avec des partenaires extérieurs. Il va sans dire que la multiplication des compagnies nationales en compétition avec la compagnie communautaire compromettrait gravement les chances de succès du projet communautaire.

 

Enfin, le refus par certains Etats membres d’abandonner leurs instruments nationaux agonisants, à tout le moins empêtrés dans d’énormes difficultés de tous ordres au profit de la compagnie communautaire.

 

B. La frilosité des hommes d’affaires.

 

En dépit des campagnes médiatiques et de sensibilisation menées dans tous les Etats membres, la grande partie des opérateurs économiques continuent de manifester leur méfiance vis-à-vis du projet, fondée sur une appréhension de réaliser des investissements dans un projet initié par les Etats.

 

Par ailleurs, ils expriment une certaine crainte à se retrouver dans la diversité sous-régionale.

 

Le partenaire technique quant à lui nous pose trois (3) conditions :

 

1. La libération totale des parts du capital par les actionnaires ;

 

2. La concession des droits de trafic pendant 10 ans au moins sur l’Europe ;

 

3. La gestion managériale strictement privée, avec partage des responsabilités et des postes.

 

Si la dernière exigence ne pose pas problème, puisqu’elle a été réglée par les Ministres lors de la réunion du 29 novembre, les deux premières en revanche peuvent constituer des éléments sérieux de blocage.

 

S’agissant des droits de trafic, trois Etats (le Congo, la RCA et la Guinée Equatoriale) souscrivent totalement à la concession de leurs droits de trafic à la compagnie communautaire. Le Gabon et le Cameroun respectivement propriétaires d’Air Gabon et de Cameroon Airlines, optent pour le libre jeu de la concurrence avec l’instrument communautaire et les instruments des pays tiers. Le Tchad, qui n’a pas d’instrument national, s’est malgré tout aligné sur les deux pays précédents.

 

Dans ce cas de figure, le partenaire technique exige entre autres, que les Etats acceptent le jeu loyal de la concurrence en s’interdisant de subventionner ou d’accorder toutes formes d’aides d’Etat à leurs instruments nationaux.

 

C’est pourquoi, pour ne pas compromettre le projet, le comité de pilotage suggère à la très haute attention des Chefs d’Etat :

 
  • Que les Etats libèrent leurs parts du capital au plus tard le 28 février 2004 ;

  • Que les Ministres des Finances assistés de la BDEAC, du Président du Comité de Pilotage et du Secrétariat Exécutif se retrouvent avec le partenaire technique pour discuter des modalités pratiques de la mise en place de la Compagnie à savoir :

    • Négociation du contrat de management de la Compagnie ;

    • Création d’un comité multilatéral de gestion des droits de trafic ;

    • Validation des statuts de la Compagnie ;

    • Fixation de la date de l’assemblée générale constitutive.

  • Que les compagnies Air Gabon et Cameroon Airlines souscrivent ne serait-ce que pour une part marginale au capital de la compagnie communautaire.

Parallèlement, le comité de pilotage devra poursuivre avec la BDEAC sa mission de recherche des actionnaires, en contactant entre autres la Banque Européenne d’Investissements (BEI), la BADEA, etc…

 

BRAZZAVILLE - Janvier 2004

 

Source: Secrétariat Exécutif de la CEMAC, Février 2004.