LE CONSEIL DES MINISTRES Vu le Traité instituant la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale du 16 mars 1994 et ses Additifs subséquents ; Vu la Convention régissant l'Union Économique de l'Afrique Centrale (UEAC), notamment en son Titre III; Vu la Directive n° 01/00/UEAC-064-CM-04 relative à la mise en place de la surveillance multilatérale des politiques macro-économiques au sein des Etats membres de la CEMAC Vu la Directive n° 01/01/ UEAC-094-CM-06 du 03 août 2001 fixant portant critères et indicateurs macroéconomiques de la surveillance multilatérale Vu la Décision n° 02 /01-UEAC-090-CM-06 du 03 août 2001 relative à la participation du Secrétariat Exécutif aux négociations des États membres avec les Institutions de Bretton Woods Vu la Décision n° 01/00/UEAC-064-CM-04 relative à la détermination du calendrier de la mise en place de la surveillance multilatérale des politiques macro-économiques au sein des États membres de la CEMAC Considérant qu'aux termes de l'article 55, il revient au Conseil des Ministres d'adopter les critères et indicateurs de la surveillance multilatérale et de leur assigner, le cas échéant, des valeurs critiques Sur proposition du Secrétariat Exécutif et après consultation de la Cellule Communautaire et du collège de surveillance; En sa séance du 27 Août 2003 DÉCIDE Article premier : Sont adoptées les Grandes Orientations des Politiques Économiques des États membres de la Communauté pour l'année 2004 jointes en annexe. Article 2 : Le Secrétaire Exécutif de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale est chargé du suivi de l'exécution de la présente Décision. Article 3 : La présente Décision prend effet pour compter de la date de signature, et est publiée au Bulletin Officiel de la Communauté. Bangui le 28 Août 2003 LE PRÉSIDENT Pierre MOUSSA
INTRODUCTION Conformément aux dispositions statutaires, le Conseil des Ministres adopte, sur proposition du Secrétaire Exécutif, les grandes orientations des politiques économiques (GOPE) que les États membres s'engagent à respecter par le biais de la coordination et de l'harmonisation des politiques nationales (Article 49 de la Convention de l'UEAC). Au moins une fois par an, le Conseil est appelé à se prononcer sur ces grandes orientations. A cet égard il adresse, sur proposition du Secrétaire Exécutif, des recommandations aux États membres (Article 53). Pour l'ensemble des pays de la Communauté, les principaux obstacles à une croissance saine, soutenue et durable demeurent: une base de production réduite à quelques secteurs d'activités peu compétitifs, peu créateurs d'emploi, souvent extravertis et vulnérables aux multiples chocs extérieurs, une intégration économique sous-régionale insuffisante, un faible niveau d'investissement et une multiplicité d'entraves économiques structurelles et institutionnelles. Ces obstacles impliquent, en termes de politiques économiques, les orientations prioritaires que les États devraient imprimer en vue de favoriser d'une part, une croissance saine et durable notamment par l'assainissement des finances publiques, la diversification de la base productive, la reprise en main du secteur agricole ainsi que la libéralisation des entraves économiques et, d'autre part, l'approfondissement de l'intégration régionale. 1. Croissance saine et soutenue La croissance annuelle moyenne du PIB communautaire au cours des cinq dernières années (1998-2002) a été de 3,5 % et, avec une population en augmentation de 2,5 % par an, la croissance annuelle moyenne par tête d'habitant se situe à 1,0 %. Le niveau relativement bas de ce taux donne la mesure de l'effort à consentir pour arriver à un sentier de croissance compatible avec un développement économique soutenu et durable. A cet égard, les États membres sont invités à mettre en oeuvre des politiques économiques visant à faire progresser leur économie sur un sentier de croissance réelle à moyen terme d'au moins 7 %. Par ailleurs, l'analyse des sources de la croissance dans la communauté fait ressortir le poids dominant de l'activité pétrolière. Cette activité a représenté au cours des deux dernières années plus de 33 % du PIB nominal de la zone. Les exportations pétrolières ont quant à elles, représenté près de 76 % du total des exportations suivie notamment de la sylviculture (10 %). Cette dépendance vis-à-vis du pétrole rend la croissance fragile étant donné la volatilité des cours, l'instabilité du taux de change et l'épuisement progressif des réserves. Pour faire face à cette situation, les États membres sont invités à mettre en oeuvre pour l'année 2004, les orientations générales de politique économique déjà définie pour l'année précédente et qui reposent sur les axes stratégiques prioritaires suivants: (i) la consolidation des finances publiques, (ii) la diversification de la base productive, (iii) la reprise en main du secteur agricole et (iv) la libéralisation économique. a) Concernant l'assainissement des finances publiques, les réformes en cours dans la Communauté devront s'accélérer. Les mesures prioritaires retenues pour leur mise en application par les Etats membres en 2004 portent sur :
b) S'agissant de la diversification de la base productive, elle doit s'appuyer sur les actions suivantes :
c) Pour ce qui est de la reprise en main du secteur agricole, les Autorités sont invitées à assurer une relance de l'agriculture vivrière et d'exportation ainsi que la promotion de l'agro-industrie. D'autres actions porteraient sur le développement des activités sylvicoles et pastorales. d) En matière de libéralisation économique, les Autorités devront tout mettre en oeuvre en vue de l'élimination des entraves à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. 2. Approfondissement de l'intégration régionale : Convaincu que l'intégration régionale est une stratégie efficace pour le développement économique et social des États membres et leur meilleure insertion dans l'économie mondiale, l'accent sera mis sur l'approfondissement du processus d'intégration notamment en ce qui concerne l'union douanière et la convergence macroéconomique. A cet effet, les États membres sont invités à accélérer les actions suivantes
A cet effet, l'horizon de convergence étant fixé au 31 décembre 2004, une fois encore, il est rappelé aux États l'obligation d'élaborer un programme triennal de convergence à soumettre à la sanction des Autorités communautaires. Source: Secrétariat Exécutif de la CEMAC, Août 2003. |