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Gabon: La société française Gemalto a été choisie pour mettre en place la biométrie dans le processus électoral au Gabon ainsi que dans l'ensemble de l'état civil gabonais, sur trois ans pour un coût avoisinant les 21 millions d'euros

 Libreville, 1 juin 2012 - La société française Gemalto a été choisie pour mettre en place la biométrie dans le processus électoral au Gabon ainsi que dans l'ensemble de l'état civil gabonais, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur lors du lancement officiel de l'opération. Baptisée Iboga (Identité biométrique officielle du Gabon), du nom d'une racine aux propriétés hallucinogènes exclusive au Gabon, la biométrie devra "créer un identifiant unique dans le registre d'état civil", a expliqué un responsable de Gemalto, Youzec Kurp. Sur la base d'une identification des empreintes digitales et faciale informatisée, elle doit permettre la confection d'une nouvelle liste électorale en vue des élections locales 2013 mais aussi d'un état civil complètement renouvelé, a-t-il souligné. En Afrique, "le Gabon est aujourd'hui le seul pays à mettre en place une biométrie multi-modale, qui prend en compte les empreintes digitales et faciale", a affirmé Eric Goerres, le directeur de Gemalto Gabon, ce qui permet selon lui de rendre "infinitésimale" la marge d'erreur. Le contrat qui court sur trois ans avoisine les 21 millions d'euros, a indiqué à cette occasion le ministre de l'Intérieur, Jean François Ndongou. La confection de la nouvelle liste électorale, avec l'utilisation de 500 postes fixes et mobiles de recensement et d'enregistrement à travers le pays, doit avoir lieu avant fin février 2013, selon le ministre et le calendrier présenté par Gemalto. "Le recours à la biométrie participe à la quête permanente d'élections justes et transparentes (...) et vise à la consolidation de l'Etat de droit", a assuré le ministre de l'Intérieur, alors que depuis 1990 les résultats des élections sont systématiquement contestés par l'opposition. L'opposition, dont de nombreux représentants étaient présents à la cérémonie et qui doit être associée à l'élaboration de la biométrie, a regretté de ne pas avoir pas pu participer à la confection du cahier des charges et souhaité la prise en compte de "l'authentification électronique au moment du vote". "L'Iboga est une substance hallucinogène (...) pour initiés. Nous ne voulons pas que cela reste du domaine des initiés", a ironisé l'opposant et ancien ministre Pierre Claver Maganga Moussavou, assurant que le Gabon était "baigné par la pratique de la fraude". "Nous aurons du mal à participer à ce processus", a-t-il ajouté, émettant des rserves sur la participation de l'opposition aux commissions chargés de surveiller et préparer les travaux. "Nous doutes ne sont pas levés (...)", a estimé un autre opposant et ancien ministre de l'Intérieur, Gastion Mayila. 

Vendredi, 28 Juin, 2013 - 11:00